- Santé & pollution de l’air
- Formations air
- Ressources professionnels de santé
- Questions fréquentes
- En cas de pic de pollution
La pollution de l’air extérieur
Quels effets sur notre santé ?
Les polluants que nous respirons peuvent être nocifs pour notre santé. Ces effets indésirables peuvent être ressentis immédiatement ou à plus long terme. L’exposition à des sources de pollution pendant une longue durée peut avoir des conséquences graves pour la santé.
Populations vulnérables
- Femmes enceintes,
- Nourrissons et jeunes enfants (jusqu’à 8 ans),
- Personnes de plus de 65 ans,
- Personnes souffrant de pathologies cardio-vasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires, personnes asthmatiques ,
Populations sensibles
- Personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution et/ou dont les symptômes apparaissent ou sont amplifiés lors des pics (par exemple : personnes diabétiques, personnes immunodéprimées, personnes souffrant d’affections neurologiques ou à risque cardiaque, respiratoire, infectieux)
Les symptômes qui peuvent être ressentis lors d’un épisode de pollution, sont généralement moins graves que les effets associés à l’exposition à long terme à la pollution de l’air extérieur. Ces symptômes sont :
- une augmentation des symptômes allergiques,
- des crises d’asthme,
- une irritation de la gorge,
- des yeux et du nez,
- de la toux,
- une hypersécrétion nasale ou de l’essoufflement…
Les polluants chimiques qui suscitent les plus fortes préoccupations en termes de santé publique sont les particules, notamment les particules fines (constituées d’une multitude de composants chimiques), l’ozone (O3), le dioxyde d’azote (NO2), les composés organiques volatils (benzène, formaldéhyde, 1,3-butadiène…), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP tels que le benzo[a]pyrène) et les métaux (tels que l’arsenic, le chrome et le cadmium). Du côté des agents biologiques, divers allergènes de l’air extérieur, tels que les pollens et moisissures, peuvent également être responsables d’effets sur la santé.
A l’heure actuelle, les particules sont les polluants de l’air pour lesquels les effets sur la santé sont les plus documentés. En 2013, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), instance spécialisée de l’OMS, a classé les particules de l’air extérieur comme cancérigènes pour l’Homme10 (Groupe 1). L’impact des particules fines11 (PM2.5) sur la mortalité et la morbidité cardio-respiratoire est désormais largement documenté12. Diverses pathologies chroniques (cancers, pathologies cardiovasculaires et respiratoires, etc.) se développent après plusieurs années d’exposition aux particules, même à de faibles niveaux de concentration. D’autres effets sont de plus en plus mis en évidence13 : effets possibles sur la reproduction, risque de naissance prématurée, atteintes au développement neurologique de l’enfant, démence chez les personnes âgées…
La toxicité des particules provient à la fois de leur composition et de leur taille, qui varient dans l’espace et dans le temps. Plus les particules sont fines, plus elles sont capables de pénétrer profondément dans l’arborescence pulmonaire (Cf. schéma ci-après) et de passer par la circulation sanguine vers d’autres organes. Des mécanismes d’action des particules sur l’organisme tels que le stress oxydant, l’inflammation, et la migration des particules vers d’autres organes peuvent ainsi engendrer des effets délétères sur l’organisme.
S’agissant des particules, la surveillance de la pollution de l’air (stations de mesure et modélisation) porte actuellement principalement sur les particules de diamètre aérodynamique inférieur à 10 micromètres (PM10) et les particules de diamètre aérodynamique inférieur à 2,5 micromètres (PM2.5). De plus en plus d’études scientifiques s’intéressent aux particules de taille plus petite encore telles que les particules ultrafines aussi appelées nanoparticules (de diamètre aérodynamique médian inférieur à 0,1 micromètres).
Il est à noter que les polluants qui font l’objet d’une surveillance de leurs concentrations dans l’air, tels que les particules et le dioxyde d’azote, sont étudiés à la fois pour leur toxicité propre et en tant que traceur de certaines activités polluantes et donc d’émissions de divers autres polluants pouvant être également nocifs pour la santé.
L’air auquel on est exposé contient un grand nombre de polluants. Les études épidémiologiques et toxicologiques dans le champ de la pollution de l’air utilisent des traceurs de la pollution de l’air, comme les particules ou l’ozone. Ces polluants sont à la fois étudiés pour leurs effets propres et pour estimer l’effet global du mélange qu’ils représentent. Dans ce sens, les études épidémiologiques prennent en compte des possibles interactions entre polluants dans leurs effets sur la santé.
Des interactions peuvent également se produire entre les polluants chimiques de l’air et d’autres facteurs de risque tels que les pollens ou la température.
Dans un document publié en 2013, l’OMS présente les données les plus récentes dans ce domaine :
- Des études toxicologiques confirment que des effets synergiques (c’est-à-dire plus importants quand les polluants sont présents simultanément que pris séparément) ont été observés, au niveau des tissus biologiques, d’une part, entre les particules ultrafines et des métaux de transition, et, d’autre part, entre les particules et les composés organiques volatils.
- Le transport dans l’air des allergènes et des composés toxiques via des particules aurait tendance à accroître leur impact sanitaire potentiel, comparativement à un transport sans particule.
- Selon un nombre limité de publications, des niveaux élevés de dioxyde d’azote (NO2) dans l’air auraient tendance à renforcer les réponses allergiques.
- Des interactions entre polluants et température élevée ont aussi été notés : il a, par exemple, été observé que l’impact sanitaire associé à une exposition aux particules et à l’ozone était plus important les jours où les températures étaient particulièrement élevées. Ces résultats montrent notamment qu’à une augmentation des concentrations en particules (PM10) et en ozone, était associée une augmentation du nombre total de décès (hors accidents et morts violentes) et une augmentation du nombre de décès pour causes cardiovasculaires plus importantes en été que pour l’année entière. Ce dernier effet peut être dû à des interactions et à une composition particulière du mélange polluant mais aussi à une exposition plus importante à l’air extérieur en été.
Certaines personnes sont plus vulnérables ou plus sensibles que d’autres à la pollution de l’air, du fait de leur capital santé ou de leur âge. C’est le cas, par exemple, des nourrissons et des jeunes enfants dont l’appareil respiratoire est encore en cours de développement, ce qui le rend plus fragile vis-à-vis des polluants de l’air que celui d’une personne dont l’appareil respiratoire est mature.
Par rapport à la population générale, les personnes vulnérables ou sensibles à la pollution de l’air vont présenter plus rapidement ou plus fortement des symptômes suite à une exposition à cette pollution, que ce soit à court terme ou à long terme.
Les populations vulnérables et sensibles à la pollution de l’air sont ainsi définies :
Population vulnérable :
- Femmes enceintes,
- nourrissons et jeunes enfants,
- personnes de plus de 65 ans,
- personnes souffrant de pathologies cardio-vasculaires,
- insuffisants cardiaques ou respiratoires,
- personnes asthmatiques.
Personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution et/ou dont les symptômes apparaissent ou sont amplifiés lors des pics (par exemple : personnes diabétiques, personnes immunodéprimées, personnes souffrant d’affections neurologiques ou à risque cardiaque, respiratoire, infectieux).
L’impact sanitaire prépondérant de la pollution de l’air est dû à l’exposition tout au long de l’année aux niveaux moyens de pollution et non aux pics. L’exposition à la pollution atmosphérique peut entraîner des effets aigus : augmenter les symptômes allergiques, les crises d’asthme, provoquer une irritation de la gorge, des yeux et du nez, de la toux, une hypersécrétion nasale, de l’essoufflement… Chez des personnes souffrant de pathologies graves, ceci peut conduire à l’hospitalisation ou, dans les cas les plus graves, au décès. Ces effets s’observent à toutes les concentrations, mais les manifestations aiguës les plus graves se limitent aux personnes vulnérables ou sensibles. Lors d’un épisode de pollution de l’air, ces mêmes effets s’observent et plus de personnes qu’habituellement peuvent ressentir les effets de la pollution.
Et même si des symptômes peuvent être ressentis lors d’un épisode de pollution, ceux-ci sont généralement moins graves que les effets sanitaires provoqués par l’exposition chronique aux niveaux moyens de pollution de l’air (apparition ou aggravation de diverses pathologies telles que des maladies respiratoires et cardiovasculaires : asthme, broncho-pneumopathie chronique obstructive, insuffisance cardiaque, cancer du poumon…).
- La situation lors d’un épisode « habituel » de pollution, c’est-à-dire en dehors de situations spécifiques telles qu’un accident industriel, ne justifie pas des mesures de confinement ;
- L’aération et la ventilation permettent de réduire la pollution de l’air se concentrant à l’intérieur des bâtiments. Celle-ci provient à la fois de diverses sources de pollution présentes à l’intérieur des bâtiments (matériaux, peinture, produits d’entretien, tabac, appareils de combustion, cosmétiques, bougies parfumées…) ainsi que du transfert d’une partie de la pollution de l’air provenant de l’extérieur, et est également à l’origine d’effets sur la santé79.
En cas d’épisode de pollution de l’air, il est recommandé d’aérer et de ventiler aux périodes de la journée les moins polluées.